
Saint-Gilles fait le choix d’une transition vers plus de mobilité active et vers une meilleure qualité de vie, à travers notamment les nouveaux tarifs des cartes de stationnement L’augmentation des cartes de stationnement permettra notamment de contribuer au financement des infrastructures vélos, des parkings vélos et des aménagements piétons.
Voici les changements :
=> Pour une carte par ménage, on passe de 10 euros par an à 30 euros par an
=> Pour une deuxième carte par ménage, de 50 euros à 100 euros par an
=> Pour une troisième carte, de 350 à 500 euros par an.
Cette mesure a fait beaucoup couler d’encre et suscité pas mal d’interventions au conseil communal. Je me doutais bien que cette mesure allait faire débat puisque Saint-Gilles est la première commune à agir dans ce sens depuis le début de la nouvelle législature communale, mais ramenons les choses dans leur réelle proportion. En passant de 10 à 30 EUR/an pour une voiture, la carte revient sur une base mensuelle à 2,5 EUR par mois. Cela permet quand même de relativiser quelque peu les critiques de l’opposition (en l’occurence le PTB) qui a hurlé à l’injustice sociale. Cette somme de 2,5 EUR est à mettre en rapport avec le coût mensuel d’une voiture qui oscille, selon les véhicules et leur usage, entre 300 à 500 euros par mois. Et cette somme ne couvre évidemment pas l’impact réel de l’usage de la voiture sur l’espace public communal qui lui s’élève à quelques centaines d’euros par an et par véhicule. L’augmentation de cette redevance est une mesure équitable qui permet de faire un peu plus porter sur les propriétaires de voiture les coûts de la voirie et donc un peu moins sur les 70 % de Saint-Gillois qui n’en possèdent pas, parmi lesquels figurent la plupart des ménages précarisés. Cette mesure est surtout un premier pas d’encouragement, même si on sait qu’il est loin de suffire, vers le shift modal qui permet l’abandon de la voiture au profit d’autres modes de déplacement moins, voire non polluants, au bénéfice d’une meilleure qualité de l’air à Saint-Gilles. Contrairement à d’autres, nous sommes en totale cohérence avec ce que nous préconisons lorsque nous défilons dans les manifs climat pour réclamer une meilleure politique climatique.
Bien sûr, comme dit plus haut, ce nouveau tarif n’est pas à lui seul dissuasif pour opérer un changement de comportement au point que les saint gillois.e.s renonceraient à leur voiture. Bien sûr, la carte riverain ne garantit pas un emplacement réservé, on ne peut donc pas lui appliquer le même tarif que celui pour d’autres occupations privatives de l’espace public. Bien sûr, l’idée d’accorder une carte de riverain dans un territoire où le stationnement est payant, c’est surtout d’éviter les déplacements, pas de pénaliser la possession d’une voiture qui reste stationnée près de son propriétaire. D’ailleurs, pour respecter ce principe à la lettre, la carte de riverain ne devrait idéalement pouvoir être utilisée que dans l’environnement tout proche de son domicile et pas sur tout le territoire de la commune. Bien sûr, la présence d’horodateurs a déjà fait diminuer la pression automobile à Saint-Gilles, puisque certains visiteurs ont choisi d’autres modes de transport pour se rendre dans notre Commune, et contribue déjà aux finances communales.
Ce nouveau tarif permet néanmoins deux choses :
- De contribuer au financement des autres projets de mobilité, notamment des aménagements urbains pour garantir la sécurité des piéton.ne.s et du stationnement vélo, dont le manque reste encore aujourd’hui un obstacle majeur à l’utilisation quotidienne d’un vélo.
- D’indiquer, ne fut-ce que symboliquement (pour un propriétaire d’une voiture dont le coût moyen tourne entre 300 et 500 euros par mois, on peut dire que 30 euros par an, c’est symbolique), que le stationnement est une occupation privative de l’espace public et qu’il est dès lors normal de contribuer aux finances publiques.
Pour opérer un réel changement en termes de mobilité, et réellement réduire le nombre de déplacements et le nombre de voitures à Saint-Gilles, il faudra évidemment d’autres mesures, telles que le développement des voitures partagées, des transports en commun, des aménagements sécurisés pour les piéton.ne.s et les cyclistes. Le nouveau tarif des cartes de riverain permettra en partie de le financer.